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C'est pas mon idée !

jeudi 2 février 2012

SmartyPig s'infiltre dans la banque en ligne

Social Money Systems
SmartyPig, qui propose depuis 2008 aux consommateurs américains une plate-forme d'épargne ludique et sociale, est probablement rattrapée par la réalité économique. Pour résister, la startup se convertit à un modèle qui devient classique, consistant à mettre son offre à la disposition des banques pour une intégration dans leurs propres portails web.

Commercialisé par une entité elle-même renommée "Social Money Systems", la solution, rebaptisée "GoalSaver" pour l'occasion, va ainsi permettre aux établissements financiers de proposer à leurs clients, au cœur de leur espace privé de services en ligne, de se fixer des objectifs d'épargne et de les réaliser progressivement, tout en publiant régulièrement leurs progrès sur les médias sociaux. Comme dans le modèle original de SmartyPig, les utilisateurs pourront de plus bénéficier de coupons de réduction lorsqu'ils atteindront leur but.

Outre la valeur intrinsèque que peut apporter ce service à leurs clients et la communication "gratuite" de leur marque sur les réseaux sociaux qu'il engendre, les banques auront également, grâce à "GoalSaver", la capacité de mieux connaître leurs "intentions", à travers leurs objectifs d'épargne, et ainsi de leur proposer des produits mieux ciblés. Cette perspective peut cependant laisser entrevoir de possibles dérives en matière de protection de la vie privée et devra donc être approchée avec une extrême prudence.

D'après l'article de la revue American Banker, l'idée semble déjà séduire les institutions financières, puisqu'une douzaine d'entre elles, comprenant des banques (dont 3 hors des États-Unis) et des émetteurs de cartes pré-payées, seraient en négociation avec la société.

Comme avec les outils de PFM ("gestion de finances personnelles"), un service tel que "GoalSaver" peut constituer une valeur ajoutée importante pour une banque qui souhaite renforcer sa relation avec ses clients, pour rester leur premier partenaire financier et s'assurer de leur fidélité. Et, comme je le répète souvent, le choix d'une solution fournie par une jeune pousse dynamique est un excellent moyen pour une grande entreprise peu agile d'innover rapidement.

En revanche, dans ce cas précis, "Social Money Systems" risque de se heurter aux craintes de "dispersion" chez ses prospects, qui hésiteront à multiplier les solutions tierces embarquées au sein de leurs services en ligne. Car, parmi celles-ci, la priorité ira souvent d'abord au PFM, dont la valeur perçue sera plus élevée, et les fournisseurs de ces solutions auront alors toute latitude pour développer une offre concurrente à "GoalSaver".

Pour terminer, il faut peut-être s'attarder sur la tendance, affectant nombre de startups financières, qui les voit plus ou moins contraintes de passer d'un modèle direct à une distribution par les banques. S'il s'agit d'une bonne nouvelle pour ces dernières (qui profitent notamment de la confiance que leur accordent les consommateurs), l'exemple risque fort de décourager les "innovateurs" qui poursuivent des idées de "rupture", dont on voit qu'elles ont du mal à s'épanouir dans l'indépendance.

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