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C'est pas mon idée !

vendredi 20 novembre 2015

Santander lance un concours « différent »

Santander
Quand Santander lance un concours d'idées innovantes à destination des étudiants britanniques, le premier réflexe est de l'ignorer, en ruminant intérieurement « et un de plus… », tant le principe manque d'originalité. L'initiative « Big Ideas » mérite pourtant qu'on s'y attarde un instant car ses objectifs ne sont résolument pas conventionnels…

Il est vrai que les modalités d'organisation de la compétition restent classiques : après une première phase, jusqu'au 16 janvier 2016, de préparation d'un dossier présentant leur projet, les candidats sélectionnés (par l'équipe d'innovation de la banque) disposeront de 2 mois pour élaborer un prototype, qu'ils soumettront enfin au jury final le 21 mars. Les récompenses promises – 20 000 livres réparties principalement entre 4 lauréats – sont également dans la norme de ce genre d'événement.

Première particularité de la démarche, les étudiants sont mis à contribution non (seulement) parce qu'ils représentent la future génération de clients des services financiers mais surtout pour leur permettre d'appliquer les sujets de recherche qu'ils abordent au cours de leur cursus. Trois thèmes leur sont ainsi proposés : la recherche sémantique (pour répondre « intelligemment » aux questions des clients), l'authentification (afin de sécuriser la banque) et la réalité virtuelle (ou l'avenir de l'expérience utilisateur).

Incidemment, la perspective relativement lointaine de mises en œuvre concrètes et pratiques de ces technologies dans la banque apporte une autre dimension au concours. Par la projection à long terme à laquelle il invite les participants, il se place en effet sur un registre différent de l'innovation « traditionnelle » et évite donc tout risque de collision avec des projets qui seraient en cours de réalisation ou d'évaluation. Et cette caractéristique conduit logiquement à une troisième spécificité de « Big Ideas ».

Big Ideas par Santander Universities

Car il ne s'agit pas pour la banque de collecter à moindre coût des idées pour ses services de demain. Tout d'abord, les règles du jeu établissent clairement que les propositions des candidats resteront leur propriété, quoi qu'il advienne. En outre, tous les finalistes – primés ou non – pourront bénéficier d'opportunités de développer leur projet avec le soutien actif de Santander, par exemple un accompagnement de la part de son équipe d'innovation ou un accès aux dirigeants pour présenter leurs réalisation…

Certes, ce modèle n'est pas tout à fait nouveau. Il a cependant une résonance distinctive ici car il s'adresse à des étudiants. Or, il semblerait que cette population comprenne beaucoup plus d'entrepreneurs qu'on ne le croit : selon une enquête de Santander au Royaume-Uni, plus d'un quart – soit 375 000 personnes – créent ou souhaitent créer une activité pendant leur séjour à l'université, représentant un chiffre d'affaires annuel total de presque 500 millions de livres. Hélas, l'aventure s'arrête souvent à la remise du diplôme : seuls 2% persistent, tandis que 90% recherchent un emploi salarié.

Alors, la compétition qui est proposée aux étudiants représente aussi une incitation à persévérer dans leurs projets entrepreneuriaux, et acquérir de l'expérience en la matière. Pourquoi une banque se comporte-t-elle de la sorte ? Peut-être parce qu'elle prend conscience du besoin qu'elle aura demain de partenaires lui apportant les solutions innovantes qu'elle ne peut concevoir elle-même ? Ou peut-être parce qu'elle estime que ses futurs collaborateurs devront avoir une fibre de créateur d'entreprise ?

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